- bergamotte
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A.— Agrume assez acide, à l'odeur très agréable, fruit du bergamotier. Confiture de bergamote.♦ Essence de bergamote. Huile essentielle extraite de l'écorce de bergamote utilisée notamment en confiserie et en parfumerie :• 1. RENAUDIER. — ... le gueux s'esquive (...) mais je crois que c'est un parfumeur (...) son mouchoir est resté dans mes mains (...) et il répand une odeur (...). Tenez, flairez-moi ça!CRIQUEVILLE. — Attendez donc, c'est de l'essence de bergamotte!E. LABICHE, La Chasse aux corbeaux, 1853, I, 5, p. 268.— Spéc., CONFISERIE. Sucre d'orge parfumé à la bergamote. Bergamotes de Nancy.— P. méton., vx. Bonbonnière en bergamote ou bergamote. Bonbonnière doublée d'écorce de bergamote séchée.B.— Poire fondante, très parfumée. La bergamote d'automne est la meilleure :• 2. ... mais ce qui déchaîna l'ivrogne glouton (...), ce fut de découvrir tout à coup la carafe de calvados avec, à l'intérieur, une bergamote en suspension. L'Irlandais n'arrivait pas à comprendre comment on avait pu introduire cette poire charnue par le goulot étranglé.CENDRARS, Bourlinguer, 1948, p. 311.PRONONC. ET ORTH. :[
]. Var. orth. bergamotte (BESCH. 1845, Lar. 19e, Nouv. Lar. ill.).
ÉTYMOL. ET HIST. — 1. 1536 « variété de poire » (RABELAIS, Le Tiers Livre, éd. Marty-Laveaux, t. 2, p. 70 : Vous mangerez bonnes poyres Crustemenies, & Berguamottes, [...], quelques Cerizes de mon verger); 2. a) 1694 essence de Bergamottes (Pomet dans Les Remarques tres-curieuses. II cité par Arveiller dans Z. rom. Philol., t. 87, 1971, p. 525 : L'essence de Bergamottes se fait de Zeestes [sic] de Cedres ou Poneires [sic] ou gros citrons qui ont été antez sur des Poiriers de Bergamotte); b) 1740 bergamote « espèce de petit citron » (Ac.); c) 1948 « bonbon parfumé à la bergamote » (Nouv. Lar. univ.).Empr. à l'ital. bergamotta (SAIN. Lang. Rab. t. 1, p. 148) attesté au sens 1 dep. le XVIe s. (CARO, Opere [1535-1558] I-322 dans BATT.), au sens 2 a dep. seulement fin XVIIe s.-1re moitié XVIIIe s. (TRINCI, I-177, ibid.). L'ital. bergamotta est soit empr. au turc beg armudi littéralement « poire du bey, du prince » (v. FEW t. 19, p. 34a; BL.-W.5, 1re hyp.; DEVOTO; MIGL.-DURO; BATT.; LOK.), le mot s'étant répandu au XVIIIe s. à la faveur de la culture de cet agrume le long de la mer Ionienne près de Reggis (BATT.), soit issu de Bergama, forme arabo-turque de Pergamo ville d'Asie Mineure (v. FEW, op. cit.; BL.-W.5, 2e hyp.); 2c les bonbons de ce nom auj. encore spécialité nancéienne, auraient été créés à Nancy, aux alentours de 1850, par le confiseur Jean Lillig; c'est à la demande d'un amateur de parfum, que Lillig aurait introduit la bergamote, très en vogue à l'époque romantique, dans le sucrement (Roger Lalonde dans Lorraine Efficience, n° 11, déc. 1954, non paginé; ARV., loc. cit.).STAT. — Fréq. abs. littér. :15.BBG. — HOPE 1971, pp. 164-165. — SAINÉAN (L.). Notes d'étymol. rom. Z. rom. Philol. 1906, t. 30, p. 313. — SAR. 1920, p. 27. — WIND 1928, p. 169, 205.
Encyclopédie Universelle. 2012.